dimanche 7 juillet 2013

L'orpaillage clandestin

Afin de réaliser une première approche de l'activité minière aurifère clandestine en Guyane, je reproduits ici des extraits d'un travail réalisé en 2009.
Au cours d'articles prochains nous nous efforcerons de réactualiser les chiffres.

L'orpaillage clandestin : une activité illégale et criminogène

(Extraits)

PLAN : 

1 / INTRODUCTION, L'insécurité en Guyane, un problème majeur   
   
                         1.1 Présentation de la Guyane
                                                             1.1.1 Situation régionale
                                                             1.1.2 Caractéristiques principales

                         1.2. L'insécurité en Guyane
                                                            1.2.1 La zone littorale
                                                            1.2.2 La zone intérieure
                                                            1.2.3 Les chiffres de l'orpaillage clandestin 2008

2 / L'ORPAILLAGE CLANDESTIN, Une activité illégale et criminogène

                         2.1. Situation de l'orpaillage illégal
                                                             2.1.1 Les différents types de gisements
                                                             2.1.2 L'augmentation de l'activité

                         2.2. Les impacts de l'orpaillage illégal
                                                             2.2.1 L'impact économique
                                                             2.2.2 L'impact environnemental
                                                             2.2.3 L'impact sanitaire
                                                             2.2.4 L'impact social
                                                             2.2.5 Les populations autochtones

1 / Introduction 
L’insécurité en Guyane : un problème majeur


1.1 / Présentation de la Guyane

La Guyane est un département exceptionnel par ses caractéristiques, ses dimensions et sa situation régionale :

1.1.1 / SITUATION RÉGIONALE

Situé à quelques 7000 km de Paris, la Guyane Française, peuplée officiellement de 210 000 habitants (ndlr chiffres 2011), est le seul territoire européen situé sur le continent latino américain. Espace géographique d’exception il est le plus vaste des départements français avec ses 84 000 km² recouverts à 90% par un espace forestier amazonien non aménagé. Située sur la côte Nord Est de l’Amérique du Sud, la Guyane bénéficie d’un climat chaud et humide rythmé par les saisons des pluies de décembre à février puis d’avril à juillet provocant une moyenne de 4 m de précipitation annuelle.

La Guyane représente 6 % d’une entité géographique, géologique et humaine plus importante : le bouclier des Guyanes. Stabilisée il y a 400 millions d’années, cette région situé entre l’Amazone et l’Orénoque couvre aujourd’hui une partie du Venezuela, le Guyana, le Surinam, la Guyane Française et l’Amapa brésilienne. L’unité géographique de cette région conditionne depuis prés de 10 000 l’histoire humaine qui se joue le long de ses fleuves et rivières innombrables.

1.1.2 / CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES
Carte de la Guyane et des zones naturelles protégées
La Guyane est formée de deux espaces très distincts :

LA ZONE LITTORALE, terres basses, savanes arborées ou inondées, est située le long des 320 km d’une côte fortement envasée, au tracé changeant, bordée de mangroves. Cette bande côtière  d’une trentaine de km de large environ est aménagée par l’homme et accueille plus de 80 % de la population. Les rares effleurements rocheux du socle géologique avançant vers le nord offrent la possibilité d’implanter des localités importantes sur la côte stabilisée (Cayenne et Kourou)


LA ZONE INTÉRIEURE  terres hautes,  concerne 80 % du territoire. Cette région est couverte par une forêt primaire dense et très humide fixée sur un relief constitué d’une succession de petites collines de 300 à 400 m d’altitude moyenne  drainée par un maillage hydrographique serré et imposant. Cette zone très difficile d’accès, n’est pas aménagée et ne connaît que quelques implantations communautaires le long des grands fleuves (exception Saül) qui sont toujours les voies de communication privilégiées.

1.2 / L’insécurité en Guyane

Actuellement la Guyane vit une poussée démographique où sa population a vu pratiquement son effectif doubler à chacune des trois dernières décennies.
La délinquance ici est amplifiée par le contexte particulier du département qui subit une forte immigration clandestine en quête d’un confort sanitaire et social, et d’activités illégales fructifiantes et facilement dissimulables dans ce territoire immense à faible densité géographique.

1.2.1 / LA ZONE LITTORALE

La quasi totalité des forces régaliennes dédiées à la sécurité est concentrée sur la zone littorale, aménagée et équipée suffisamment pour leur permettre de déployer  leurs moyens et d’occuper le terrain pour faire respecter la loi. Dans cette zone ; même si il existe encore des secteurs difficiles telles les communes frontalières,  l’immigration clandestine, les trafics divers et la délinquance connaissent régulièrement des revers sérieux (ndlr:  Il faut cependant noter des situations particulières ou l'insécurité est en progression, comme à JKourou par exemple)).  

1.2.2 / LA ZONE INTÉRIEURE

En revanche, la partie continentale, malgré les opérations d’éradication déclenchées par l’Etat ces dernières années, tend a devenir progressivement une véritable « zone de non droit », où une véritable société clandestine organisée s’est installée autour de l’activité minière illégale, en progression constante.

Cette situation est principalement due aux caractéristiques de cette région intérieure :

- Immensité du territoire, à très faible densité démographique, 
- Frontières fluviales poreuses, impossibles à contrôler en continu
- Couvert forestier, rendant l’observation et le renseignement difficile
- Aménagement routier inexistant, navigation fluviale difficile (rapides)
- Richesse minière aurifère importante …

Aujourd’hui, et bien qu’opérant principalement dans une zone à faible densité démographique,  il est estimé qu’environ 50 % des actes criminels connus en Guyane sont liés à cette activité appelée populairement  « orpaillage clandestin ».

Cette situation de l’orpaillage clandestin est l’objet du chapitre suivant. 

1.2.3 / LES CHIFFRES 2008 CONCERNANT L’ORPAILLAGE CLANDESTIN

423 opérations ont eu lieu en 2008, soit une augmentation de 274,34 % par rapport à 2007.
Les militaires des forces armées de Guyane ont apporté leur concours à la majorité d'entre elles.

Ces opérations ont permis la saisie de :
• 64 kg d'or, soit + 342 % par rapport à 2007 (14 kg)
• 314 kg de mercure, soit + 342 % par rapport à 2007 (71 kg)
• 375 043 litres de carburant, soit +2,8 % par rapport à 2007 (364 681)
• 327 pirogues, soit + 26 % par rapport à 2007 (242 pirogues).

Le montant total des destructions s'élève ainsi à 57 430 662 euros en 2008 contre 22 970 184 en 2007, soit une augmentation de 60 %.



2 / L'orpaillage clandestin
Une activité illégale et criminogène


2.1 / Situation de l'orpaillage illégal

Le sous-sol de la Guyane est composé : 
• De roches antécambriennes soumises à l’érosion et l’altération chimique, 
• De roches plus jeunes, éruptives et volcaniques dont l’intrusion est due à la tectonique. 
Lors de la période de formation, des métaux lourds tel que l’or sont localement entraînés du socle, et concentrés vers la surface. 

2.1.1 / LES DIFFÉRENTS TYPES DE GISEMENTS

Le gisement "primaire"
Les phénomènes géologiques peuvent donc créer d’importantes concentrations de minerais aurifères. Ce type de gisement dit « primaire » se présente sous la forme de roches à l’intérieur desquelles se trouve emprisonné l’or. Deux zones distinctes sont à repérer dans le primaire : 
•Les « roches dures », roche mère du filon, où l’or emprisonné sous forme complexe et difficile à exploiter 
•Le «chapeau», en surface des roches dures, couches de roches altérées où réside de l’or libre à l’exploitation plus aisée, son exploitation commence  aujourd’hui à se rencontrer de plus en plus.

Le "gisement secondaire"
Table de séparation clandestine - Photo SSP

Sous l’action mécanique de l’érosion, les gisements primaires sont désagrégés et les débris sont entraînés par gravité. Ce type de gisement dit « secondaire » se présente principalement sous trois formes : 

•Les ELUVIONS : Désigne les débris minéraux résultant de l’altération du filon primaire qui n’ont pas été transportés. Ces derniers peuvent être piégés par un obstacle du relief et ainsi s’accumuler 

•Les COLLUVIONS : Désigne généralement les dépôts arrêtés au bas des pentes, en amont des vallées. 

Aujourd’hui, les exploitations de type éluvionnaire et colluvionnaire se généralisent. En effet, et bien que demandant des moyens de prospection précis, ces dépôts très localisés présentent en général l’avantage d’être plus rentables car plus concentrés et moins enterrés. 

•Les ALLUVIONS : Généralement ces débris minéraux continuent leur course à travers le réseau hydrographique et finissent par s’accumuler sur les terrasses alluviales dans les lits des criques et rivières. 

Bien que de concentration aurifère plus faible, la prospection et l’exploitation de tels gisements secondaires sont plus abordables et peuvent même se réaliser avec des moyens artisanaux ou faiblement mécanisés, des délais d’installations courts et un investissement moyen 

Ils constituent l’essentiel des gisements exploités depuis le début de l’activité en 1855.



Les orpailleurs clandestins ne disposant pas en général de moyens d’investissement lourds et de prospection, ils vont chercher en priorité à s’installer sur d’anciens sites encore fertiles ou des secteurs en cours d’exploitation, majoritairement de type secondaire. 



Le potentiel minier aurifère de Guyane

La Guyane recèle encore un potentiel aurifère important : 120 tonnes en or primaire et encore 15 à 20 ans de gisement alluvionnaire au rythme de son exploitation actuelle (IEDOM 2006).


2.1.2 / L'AUGMENTATION DE L’ACTIVITÉ

L’augmentation importante de l’activité minière clandestine peut s’expliquer par un certain nombre de paramètres favorisant l’attractivité de la Guyane pour ce secteur. :

A - LA FLAMBÉE DE L'OR

Le cours de l'or (ndlr: mis à part ces derniers mois, connaît une flambée incitative aux prises de risques liés à l'activité clandestine.

B / LA CONNAISSANCE DU POTENTIEL GUYANAIS

Exploité depuis la moitié du XIXème siècle, le sous sol guyanais à fait l’objet d’une campagne de prospection et d’études minières entre 1959 et 1969, complétée par un inventaire minier dans les années 1970. De nombreuses PME sont venues depuis ces années , « marquant » ainsi le terrain.

C / UNE ZONE FORESTIÈRE ISOLÉE ET CONNUE

La ceinture d’or est principalement située dans une zone éloignée des secteurs habités, non aménagée et difficile d’accès, elle constitue un refuge connu où peuvent opérer à l’abri des délais d’intervention les clandestins originaires souvent du même massif forestier amazonien. 
Aujourd’hui les clandestins se dotent d’un réseau sans cesse changeant de sentiers pédestres, pistes quad qui, associés au réseau fluvial leurs permettent de se déplacer en évitant les points de contrôle. 

D / DES OPÉRATIONS DE RÉPRESSION INADAPTÉES

Face au problème croissant de l’orpaillage clandestin en forêt guyanaise, l’Etat mène depuis 2002 des campagnes visant à éradiquer cette activité illégale (opérations « Anaconda », puis « Harpie », par la gendarmerie avec l’appui de l’armée) En 2007 par exemple, 112 opérations dites « Anaconda » ont été menées. Le montant des destructions et saisies en avoirs criminels s’élève à 23 294 795 euros.
Si le volume des missions et l’effectif engagé est en progression constante, force est de constater que malgré l’éradication de gros villages clandestins tel que Dorlin en 2002 ou Sikini en 2006, l’orpaillage clandestin, globalement n’a pas diminué, au contraire, il s’est simplement adapté en se dispersant en une myriade de petits campements mobiles, utilisant des bases logistiques à l’abri des frontières.

Aujourd’hui les moyens engagés par l’Etat ont du mal à obtenir des résultats globaux significatifs car :

•Les moyens sont lourds à mettre en œuvre, lents et peu discrets.
•Le personnel, en séjour court en Guyane, est peu formé et ne connaît pas la forêt.
•La langue portugaise est indispensable pour les contacts et le renseignement.
•Les opérations sont ponctuelles et de trop courte durée. 
•Les moyens d’évacuer les personnes appréhendées sont insuffisants voire inexistants.

E / UNE POLITIQUE RESPECTANT LES PERSONNES 

De plus lorsque l’orpailleur clandestin est confronté aux autorités françaises, il est soumis à un régime sensiblement différent de celui de son pays d’origine, diminuant ainsi considérablement les risques encourus par son activité illégale. Il faut observer également que ces risques mineurs encouragent parfois l’existence de réseaux locaux de logistique et soutien aux sites illégaux.

2.2 / Les impacts de l'orpaillage clandestin

Les conséquences de l’activité minière illégale en Guyane française sont très importantes pour l’Amazonie, l’Etat et la Guyane. Ces impacts se font ressentir sur les plans économique, environnemental, sanitaire et social. 

2.2.1 / L'IMPACT ECONOMIQUE

L’impact économique de l’orpaillage clandestin est considérable :

COÛT DIRECT : La production aurifère illégale qui s’échappe des réserves minières de Guyane est minimum égale à la production déclarée et peut atteindre facilement le double (estimation Drire 2006) 
Aujourd’hui, l’augmentation des sites clandestins, les moyens de plus en plus modernes et mécanisés employés, l’exploitation de gisements primaires à forte densité, ont pour conséquence une augmentation de la production illégale.

Observation : entre 5 et 10 tonnes illégales sorties chaque année

COÛT INDIRECT : La gestion de ce problème majeur et son traitement représente un budget majeur, 
•Entretien des forces de gendarmerie dédiées aux opérations (salaires, hôtels etc…)
•Renseignement sur les implantations clandestines (missions aériennes et satellite)
•Préparation et déroulement des opérations héliportées
•Reconduites à la frontière éventuelles

•Logistique des forces engagées…

2.2.2 / L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL

L’impact environnemental de l’orpaillage clandestin est inquiétant (Surfaces touchées multipliées par trois durant ces 6 dernières années (ONF 2006).:

LA DÉFORESTATION : Pour atteindre le niveau fertile en minerai aurifère l’orpailleur déforeste et décape la couche humique rendant difficile la revégétalisation.
"Placer" (mine) abandonnée (2008) - Photo SSP

LA DESTRUCTION DES COURS D’EAU : Le lit du cours d’eau initial est complètement détruit pour accéder au sous-sol et remplacé par un canal de dérivation, Ces aménagements ont des répercussions sur l’équilibre dynamique des rivières.
•Érosion régressive ou progressive du lit du cours d’eau.

•Destruction des habitats et donc la faune et la flore qui s’y trouvent…

LES MATIÈRES EN SUSPENSION : A l’issue du décapage et de la liquéfaction du sol, les boues traitées sont rejetées (1.000 tonnes de boues rejetées par kilo d’or extrait (rapport Taubira 2000)) dans le réseau hydrographique générant une turbidité de l’eau sur plusieurs centaines de kilomètres. Ces M E S provoque des dégâts considérables sur le milieu aquatique :
•Extinction des espèces végétales chlorophylliennes
•Diminution du niveau d’oxygène par oxydation
•Disparition des zones de frayères pour de nombreuses espèces aquatiques
•Destruction importante de la faune et la flore associés aux sauts (rapides).

Soit au total 1.333 km de cours d’eau directement impactés (ONF 2006). A titre de comparaison, la Loire (de la source à l’embouchure) couvre 1.000 km de linéaire

LA POLLUTION : Le matériel hors d’usage, les déchets ménagers sont bien sûr laissés sur place par les clandestins, sans compter les pollutions diverses aux hydrocarbures … 
Cours d'eau pollué sur site minier clandestin - photo SSP
LA PRESSION CYNÉGÉTIQUE : Vivant en autarcie pendant plusieurs mois sur les sites isolés, les clandestins pratique une chasse importante éradiquant de nombreuses espèces protégées de leurs secteurs.


2.2.3 / L’IMPACT SANITAIRE

Deux exemples majeurs et emblématiques de l’Amazonie :

LE MERCURE : Interdit sur les mines légales depuis janvier 2006, le mercure, facile d’emploi et efficace continue a être utilisé par les clandestins (1,3 kg de mercure additionné pour 1 kg d’or produit). Soit 5 tonnes de mercure annuel rejetées dans le milieu naturel (atmosphérique et fluvial) Sous sa forme organique (méthylmercure) il parvient jusqu’à l’homme à travers une bioaccumulation et une bioamplification réalisées au sein de la chaîne alimentaire. Soit 1,5 tonnes Hg /an dans les cours d’eau (rapport Etat des lieux de l’exploitation de l’Or en Guyane, Mars 2005)
Les conséquences sanitaires sont extrêmement graves, menant vers la maladie de Minamata (malformations congénitales, décès etc.). Aujourd’hui, le niveau d’intoxication mercurielle des populations fluviales dépasse largement les limites sanitaires tolérables (Source DSDS) chez plus de 70 % des enfants wayanas.
Observation : De plus le mercure naturel (10 fois supérieur en Amazonie) se rajoute au mercure ouvrier actuel et ancien (env. 300 tonnes depuis 1855 source Drire) lors de la pollution des sites.

LE PALUDISME : Avant l’arrivée massive des orpailleurs clandestins la cartographie des souches du paludisme (vivax et falciparum) et des zones de résistance était bien maîtrisée et des bassins fluviaux quasi épargnés (Mana, Approuague…) depuis, le paludisme via principalement les déplacements des clandestins, a envahi la zone intérieure. Les souches étant mélangées et itinérantes, et les prophylaxies non contrôlées, une recrudescence sensible du paludisme est constatée jusque sur le littoral et les résistances provoquent un affaiblissement de l’efficacité des traitements.

2.2.4 / L’IMPACT SOCIAL

Même si on constate une organisation et des moyens de plus en plus modernes, la société clandestine vit globalement dans des conditions sanitaires et sociales délétères :

LES CONDITIONS DE VIE : La vie nomade et isolée pendant de nombreuses semaines, la clandestinité,  génèrent une précarité permanente :
•Hygiène réduite à la portion congrue.
•Conditions de travail difficile et dangereuses (ex : pompe sous marine)
•Exploitation des personnes par une dépendance vitale et matérielle.

L’INSECURITE : L’attrait de l’or, l’isolement des sites et la clandestinité des protagonistes incitent au développement de l’insécurité sur le secteur aurifère et créent de véritables zones de non droit :
•Prostitution
•Drogue
•Contrebande
•Criminalité (vols, braquages, meurtres qui depuis 2005 se radicalisent et progressent)

2.2.5 / LES POPULATIONS AUTOCHTONES

DES RESSOURCES ATTAQUÉES : Face aux actions de la gendarmerie, les clandestins s’éparpillent à l’intérieur des territoires habités par les Amérindiens. 
En dehors de l’impact sanitaire déjà cité ci dessus, l’activité minière clandestine exerce sur ces populations : 
•une nuisance sonore, une pollution de leur milieu naturel. 
•une occupation et une pression de chasse qui appauvrissent les ressources en gibier. 
•un appauvrissement des ressources halieutiques par la pollution de l’eau. 

DES POPULATIONS EN DANGER : Par ailleurs, des comptoirs logistiques s’organisent à proximité des villages, rompant définitivement l’enclavement des Amérindiens dont le territoire est envahi par: 
•des produits de consommation inutiles que des épiceries proposent à prix exorbitant. 
•l’alcoolisme
•la drogue 
•la prostitution
•l’insécurité (vols braquages échanges de coups de feu etc…)


France Guyane du 17 octobre 2007
DES CULTURES  MENACÉES :
Les nations amérindiennes, dont le système traditionnel est déjà sérieusement fragilisé, vivent une dégradation rapide de leur environnement et une intrusion de leurs communautés par une société clandestine cupide, sans loi ni morale.
Cette situation envenime une économie traditionnelle de subsistance déjà bouleversée par une économie basée sur l’argent. 

Cette nouvelle économie de marché implique à court terme, une détérioration des coutumes de ces populations, et à moyen terme, une destruction de l’unité communautaire par une perte de l’identité culturelle.


Erwan Castel & Yannick Brassier, 2009


Prochaine analyse : "Les mesures de prévention et de lutte"
          

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